Conseil général : toujours plus d'impôts...
Lundi, Claude Roiron, présidente du Conseil Général d’Indre et Loire présentait les orientations budgétaires de sa majorité qui seront soumises au vote le 21 Janvier prochain. Petit tour d’horizon.
- Augmentation du foncier bâti : annonçant cette nouvelle hausse d’impôt, Claude Roiron vient une nouvelle fois ravir les propriétaires en cette fin d’année. 32% des foyers fiscaux, soit quelques 90000 foyers en Indre et Loire, seront concernés par cette augmentation qui se monterait entre 5 et 15 euros pour un ménage avec deux enfants. Pendant ce temps, la Présidente a décidé d’offrir une prime de fin d’année d’un montant égal à 100 € aux fonctionnaires du Conseil Général ainsi qu’aux contractuels et aux assistants familiaux. 2800 personnes en tout, soit 280.000 € à distribuer ; chères complaisances pour un Conseil qui se dit sans le sou.
- Promesses chimériques pour l’éducation : investir 200 millions d’euros en six ans dans les collèges du département, tel est aujourd’hui le vœu de la majorité socialiste. Discours de façade quand tu nous tiens… Curieusement, plus un mot, avant les cantonales, des fermetures d’établissements souhaitées début octobre (les collèges Pasteur de Tours et Baudry de Nouâtre dont nous alertions le 4 octobre dernier l’opinion). Pour ce dernier, les élèves ne pourront d’ailleurs pas, suite à cette humeur, être accueillis au collège Freinet de Sainte Maure puisque déjà saturé (441 élevés en 2009) et devront se tourner, soit vers l’Ile Bouchard, soit vers Descartes !
- Coup de rabot sur le développement de la Touraine : alors que le développement économique et la gestion de nos deniers pour ce faire n’apparaissent pas prioritaires pour Claude Roiron, il est intéressant, à l’approche de 2011, d’analyser les chiffres concernant l’activité de la Présidente. Alors qu’en 2007, mon ami Marc Pommereau dévoilait, pour un montant de l’ordre de 6.388.065 €, le budget du département sur l’ensemble des aides au développement économique et territorial, trois ans plus tard, ces mêmes crédits ne s’élevaient plus pour cette année, qu’à 1.526.279 €, soit près de 4,5 fois moins, l’Agence de Développement de la Touraine étant au passage dissoute jusqu’au nom de domaine Internet qu’il est enchantant d’admirer sur la toile comme étant «mis en vente par son propriétaire ».
- Le bijou privé... : dans les colonnes de la Nouvelle République de ce mardi, on pourrait se gausser de l’ironie faite par Pierre Louault, chef de l’opposition, sur les rapports entretenus entre Claude Roiron et le château de Candé. Mais l’affaire est sérieuse. En effet, lors de la décision modificative n°1 de 2010, il fut inscrit une autorisation de programme de 2.341.725 € pour une seconde phase au programme « jardins et cuisines gourmandes de Candé », cela après les 666.000 € inscrits pour la phase 1 et des travaux précédents. Pas besoin d’être économiste pour faire le total : 3 millions d’euros, soit les mêmes fonds que le château de Chenonceau investis sur trois ans pour refaire l’intégralité de ses pierres et extérieurs,; à ceci près que Candé n’est pas Chenonceau…
Du côté du Conseil Général, on semble, en somme, bien paré pour Noël, la rigueur sera pour d’autres, la hotte est bien chargée et la poudre aux yeux ne manquera pas. Plus d'impôts, moins de saine gestion des deniers publics, et toujours le même bouc-émissaire, l'Etat. Or, par exemple, en ce qui concerne les conséquences de la suppression de la taxe professionnelle, il est intéressant de rappeler que la compensation relais de la taxe professionnelle est en augmentation de +3,7% par rapport au produit de taxe professionnelle perçu l'an dernier par les collectivités locales. Cela représente 1,1 milliard de ressources supplémentaires pour les collectivités locales : 860 millions d'euros pour le bloc communal; 150 millions d'euros pour les départements et 120 millions d'euros pour les régions. Ce chiffre est donc un clair démenti pour tous ceux qui ont crié à l'étouffement financier des collectivités locales. Sans oublier, et j'y reviendrai, la nécessité indispensable de mieux lutter contre les abus et les fraudes aux allocations sociales qui, selon tous les rapports, coûtent une fortune aux budgets territoriaux. Il est temps d'avoir le courage de mettre en place de nouvelles pratiques de lutte contre les fraudeurs au nom de la justice sociale et afin d'être véritablement généreux avec celles et ceux qui, en difficulté, ont besoin de la solidarité nationale et territoriale...